Vendredi 6 octobre à 14h
Amphi 200 • Faculté de droit de Toulon
Dans le cadre du cercle de lecture Prenons un peu d’Auteur (BU Droit Toulon) organisé par Pascal Richard et Sylvie Schmitt et du laboratoire CDPC
Philosophe de formation, mais se présentant plus volontiers comme une politologue, Arendt était avant tout une intellectuelle intéressée par de nombreux thèmes de réflexion. Elle pouvait ainsi s’aventurer dans des études qu’elle ne maîtrisait pas toujours. C’est ce qui ressort de deux livres publiés en 2023, portant des titres voisins : Hannah Arendt et la question noire, Hannah Arendt et la question juive. Sans prétendre à des mauvaises intentions de sa part, on doit bien constater qu’elle manquait parfois de rigueur dans la recherche de ses sources, commentant de manière superficielle des sujets aussi importants que la ségrégation raciale aux Etats-Unis ou la montée de l’antisémitisme en Europe avant la Seconde Guerre mondiale. Cela ne remet pas en cause le bienfondé de ses théories, toujours aussi importantes pour comprendre l’avènement des totalitarismes européens. Nul mieux qu’elle n’a su expliquer la banalité du mal, pourtant celle qui fut un des plus grands penseurs du XXe siècle a fait preuve dans certains cas de négligence.
Arendt pouvait-elle écrire sur tout ? Justifier la ségrégation raciale au nom du communautarisme, expliquer l’antisémitisme sur des fondements historiques incertains ? En elle, on reconnaît la pensée puissante d’une intellectuelle de premier ordre mais avec ses maladresses d’être humain.
Auteurs invités
Benoît Basse (traducteur du livre de Kathryn Sophia Belle), Professeur agrégé de philosophie, Chargé de cours à l’Université de Reims Champagne-Ardenne
Michel Dreyfus (auteur du livre Hannah Arendt et la question juive), Historien, directeur de recherche émérite au CNRS